Dans cette Coupe des Confédérations de la FIFA, les supporters brésiliens pourraient vivre le même type d'expérience que ceux de Santos au cours des saisons passées ou celle que devraient connaître les fans de Barcelone lors des saisons à venir. Cette expérience est simple : dès que Neymar reçoit le ballon, le stade s'attend à ce que quelque chose de spécial se passe.
Cela s'est produit contre le Japon, lors du match d'ouverture, avec ce but fabuleux dès la troisième minute de jeu. Cela s'est reproduit dans le temps additionnel du match face au Mexique, lorsque la nouvelle recrue de Barcelone a trouvé un espace improbable pour adresser un ballon décisif à Jô.
Mais à la veille de la confrontation entre le Brésil et l'Espagne, ce dimanche 30 juin au Maracanã, Neymar doit faire face à l'angoisse de négocier au mieux un moment unique dans le football, peut-être le match le plus important de sa jeune carrière. "C'est une grande finale, qui a tout pour être un match historique. Nous le savons", explique-t-il à FIFA.com. "Nous espérons pouvoir inscrire notre nom dans l'histoire du football, surtout dans un stade comme le Maracanã."
Pour un garçon de 21 ans, rien d'anormal à ressentir une certaine anxiété à l'idée d'affronter la meilleure équipe du monde, qui compte dans ses rangs certaines de ses idoles, dans un stade mythique. Et cette anxiété ne doit pas être confondue avec de la nervosité. Pourtant c'est de plus en plus relax et confiant face au bataillon de journalistes que Neymar parle. Jeudi 27 juin, après la très difficile qualification espagnole suite de tirs au but contre l'Italie, il avait dit à son coéquipier Thiago Silva qu'il aimerait bien jouer la finale le lendemain. "Mais il faut savoir être patient, n'est-ce pas ?", avait-il ajouté en rigolant.
Pour entrer dans l'histoireToute finale suscite évidemment chez les joueurs qui y participent un mélange de sentiments. La star de la Seleção a déjà vécu cela avec Santos, mais pas dans un temple comme le Maracanã. Pas avec le numéro 10 du Brésil sur les épaules. Pas contre des adversaires qui comptent parmi les joueurs qu'il admire le plus dans le football, et qu'il a déjà battus de nombreuses fois... sur console vidéo.
"Le monde entier attendait le Brésil et l'Espagne en finale, même nous. Nous allons jouer contre les meilleurs du monde, la meilleure sélection du monde" confirme Neymar qui laisse le costume de favori à la Roja "en raison de son palmarès depuis 2008 : deux UEFA EUROS et une première Coupe du Monde de la FIFA™". Mais les politesses s'arrêtent là. "Nous savons qu'il faut avoir du respect, mais sur le terrain, il faut s'imposer. L'Espagne possède des stars, le Brésil aussi."
Et de poursuivre : "Nous devons jouer au football, sans dépendre de qui que ce soit. Nous allons affronter la meilleure équipe du monde, les meilleurs joueurs du monde, mais nous aussi nous avons beaucoup de joueurs talentueux. Le respect est grand, il va même jusqu'à l'admiration mais sur le terrain, notre football est très bon et nous avons une confiance énorme les uns dans les autres. Nous avons les moyens de faire un grand match dimanche."
Comme s'il n'y avait pas suffisamment de choses en jeu, cette finale de Coupe des Confédérations de la FIFA marque également les adieux de Neymar aux pelouses brésiliennes, comme l'a rappelé un journaliste lors de la conférence de presse. Après le Maracanã, il prendra la direction du Camp Nou. La remarque l'a d'ailleurs pris au dépourvu. "Je n'avais pas pensé à ça", affirme celui qui avait fait ses adieux aux supporters de Santos lors d'une rencontre de championnat du Brésil contre Flamengo, disputé à l'Estádio Nacional Mané Garrincha, l'enceinte même qui a accueilli le match d'ouverture du Festival des Champions. À cette occasion, il avait pleuré, bien conscient qu'une page importante de sa carrière était en train de se tourner. "Je ne sais pas comment ça va être. Je ne sais pas si je vais pleurer. Mais l'émotion sera là, c'est certain", conclut-il.
Au-delà de l'au revoir aux supporters brésiliens, Neymar s'attend quant à lui à un match, comme il le dit lui-même, qui a tout pour être historique, et dans lequel il espère apporter sa contribution. Façon habile de transférer l'anxiété… au public.
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