mercredi 25 septembre 2013

Journal des événements des F.F.I. de Coincourt

Courant 1942, création d’un groupe de combat, région de Coincourt, Xures, Mouacourt, Hénaménil, qui est armé avec des armées récupérées en 1940 et cachées dans les sapes d’une forêt.
Ce groupe comprend sept hommes Bodot P, Bodot J., Lambert, Weisse A., Christman, Castet M., Michel A., Chef de groupe Piant de la navigation, tous bien décidés au sabotage méthodique. Par inertie de personnel de traction qui est de la résistance, plusieurs centaines de bateaux sont immobilisés entre Xures et Dombasle (fait facile à vérifier) et cela dure jusqu’en 1944, sans que les Allemands arrivent à établir une marche normale. En 1943,  nous entrons en relation avec les fils de Mr Cosson, Président de la Cour d’Appel de Nancy, dont l’un était juge à Briey. Les parachutages sont prévus, nous entrerons en action, la sécurité est assurée par nos propres armes. A la fin 1943, nous sauvons un aviateur anglais qui est hébergé par Christman et Bodot, ensuite dirigé sur Nancy. En 1944, nous entrons en relation avec le sous secteur d’Einville qui nous donne des armes et des ordres.


Le 6 juin 1944 à 22h00, nous sommes alertés, le chef de groupe doit se rendre immédiatement à Einville. Le 7 juin 1944 à 11h30, rendez-vous en forêt de Parroy avec dix hommes. Des équipes de sabotage sont formées comprenant un chef de groupe : Piant et six hommes, et nous créons un service de liaison avec Lunéville et occupons la ferme de Bonneval, après avoir pris livraison d’armes. Mais au bout de dix jours, nous devons rentrer pour échapper aux recherches de la Gestapo et travailler avec le maximum d’efficacité.

Du 6 juin au 30 août 1944, la voie ferrée Paris-Strasbourg est attaquée à cinq reprises entre Avricourt et Laneuveville-aux-Bois. Le canal de la Marne au Rhin est attaqué à deux reprises avec succès (une fois à Hénaménil et une fois à Xures). Sur les sept attaques à l’actif du groupe, Chrétien de Raville tombe au champ d’honneur après avoir participé à six de ces opérations.

Le 1er septembre 1944, état d’alerte, nous sommes convoqués avec la totalité des hommes, soit cinquante pour notre groupe, qui sont armés de cinq FM Mle 24-29 et sept mitraillettes, le reste des mousquetons, les munitions sont réparties après bien des difficultés, la totalité des armes étant en forêt de Parroy, de l’autre côté du canal, celui-ci étant gardé par les allemands. Nous arrivons à nous procurer une charrette à bœufs, ensuite nous gagnons Saint Libaire, en passant par Parroy, nous réquisitionnons les armes des gendarmes qui gardent le canal. A ce moment nous nous déplaçons avec une camionnette qui porte une pancarte (gendarmerie) et nous avons avec nous le Capitaine Mc Kennon, pilote d’un avion américain, qui a été sauvé par Bodot Paul et caché par Monsieur Castet, assurent la sécurité avec Maire Ch de Xures ; Piant M, Degril, Bodot Jean, Bodot Paul, Weisse A, Barbelin J et Sandonna.

2 au 8 septembre 1944
le groupe participe aux opérations du Maquis de Saint Libaire et provoque de nombreux actes de sabotage sur les routes nationales d’Einville-Arracourt et entre Lezey et Bourdonnay (Moselle) semant des clous à large tête et comble d’ironie des étoiles métalliques qui avaient été semées par les allemands pendant la guerre 1914-1918 sur le territoire de notre commune. Ces étoiles avaient la particularité de garder toujours une pointe acérée en l’air de nombreux véhicules ont été arrêtés par crevaisons, une voiture roulant à vive allure se retourna et prit feu, près du village de Ley. Ces mortelles semailles se faisaient de nuit en pleines lignes ennemies. Y ont participés les FFI Soudieux, Barbelin A., et d’autres camarades dont les noms sont oubliés.

8 septembre 1944
Selon les ordres reçus, après les événements prenant fin le 8 septembre 1944, le groupe camoufle son armement dans des caches et regagne ses foyers. Retour sans incident. Ces premiers contact avec la réalité ayant refroidi quelques enthousiasmes et provoqué quelques défections le nombre de FFI restant prêts à servir se porte à vingt.

au 12 septembre 1944
RAS. Les FFI restent en état d’alerte.

13 septembre 1944
Un prisonnier évadé d’Allemagne se présente chez M Castet Marius. Il est adressé par une filière d’évasion rentrée près de la frontière.
Il déclare être le Lieutenant Despaux, échappé de Vienne, être né à Pau. Identifié sommairement, grâce au langage gascon, le FFI Castet consent à l’héberger provisoirement, et dans sa prudence, le tient en observation.

14 septembre 1944
Canonnade intense dans les environs. Les FFI cherchent des renseignements.

15 septembre 1944
Le Chef Piant à 6h00  envoie le FFI Barbier Jean à Einville, auprès du chef de secteur, pour recherches d’ordres et renseignements.
A hauteur de Bauzemont le pont du canal ayant sauté Barbelin passe par Valhey, abandonne sa bicyclette trop visible et profitant du brouillard réussi à effectuer la liaison après avoir évité des patrouilles allemandes très actives (trois civils ont été fusillés le même jour).
A son retour entre Einville et Valhey, il est pris à partie par des armes automatiques. Parvient à rejoindre Coincourt à 13h00. Les ordres sont de ne pas passer à l’action, mais le chef passe outre les ordres donnés.
Des blindés américains sont signalés à 9h00 et reconnus par les FFI à Moncourt.
Des engagements ont lieu entre Xures et Mouacourt  à 10h00 entre allemands et américains. Des éléments ennemis abandonnent leurs véhicules endommagés et se répandent dans la campagne, armés. Sur l’initiative  courageuse de Piant, les FFI disposent de trois fusils français, deux fusils allemands. Le chef décide de se procurer des armes.
Après un engagement vers 12h00, quatre prisonniers sont faits dans la région de Mouacourt, dont deux sous-officiers, deux autres prisonniers sont faits dans la région de Xures. Leur armement sert à compléter celui des FFI. Pas de pertes à signaler dans nos rangs.
Les prisonniers sont conduits et remis à une formation de la 4e Division Blindée américaine qui reconnait les FFI.
A 15h30, renforcée par l’armement capturé, le chef Piant sent son groupe assez fort pour tendre une embuscade.
A 16h00, un convoi motorisé ennemi (voiture et moto) se dirigeant sur Coincourt passe sur le lieu de l’embuscade. Après un court¸ mais vif engagement, il est stoppé et contraint à la fuite, après avoir subi des pertes.
Sur demande du Commandant américain et en collaboration avec les patrouilles motorisées, les FFI participent au nettoyage des bois communaux de Coincourt vers 18h00. Pour protéger Coincourt contre les incursions d’éléments isolés armés (pillards, etc  un service de garde de nuit est assuré.

16 septembre 1944
Sur le canal entre Mouacourt et Coincourt à 10h00, un engagement met aux prises les FFI et un détachement ennemi. Au court du combat le FFI Bodot est sérieusement blessé. Un deuxième détachement ennemi prenant part à son tour au combat avec des armes, rend la situation des FFI critique.
Le chef Piant donne opportunément l’ordre de repli à 12h30. Sous un feu violent les FFI décrochent en bon ordre, emmenant leur blessé. Le FFI Bodot est conduit dans une formation sanitaire américaine à 16h30.
Les américains arrivent à 18h00 à Coincourt, recueillir des renseignements. Ils leurs sont fournis par les FFI envoyés en reconnaissance à Xures, Parroy et Mouacourt.

17 septembre 1944
A 7h30, surveillance des alentours de Coincourt. Un allemand est blessé, fait prisonnier, conduit aux américains. Un fusil mitrailleur tombe entre  nos mains. Reste de la journée, patrouilles, recherches de renseignements. Service de nuit.

18 septembre 1944
A 9h30, patrouilles et engagement. Trois prisonniers sont capturés dont un Sous-officier. Leur armement est confisqué et renforce celui des FFI.
Coincourt
Les prisonniers allemands capturés sont rassemblés dans un champ avant d’être donnés aux américains | Bodot Paul.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire